" Le cinéma, une expérience collective "

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Entretien avec Grégory Marouzé, critique cinéma qui anime notamment la conférence en première partie des séances de Class’ciné.

Tout d'abord, qu'est-ce que la Class'ciné ?

La Class’ciné permet de redécouvrir des grands classiques cinéma, ceux très connus et que l’on croit connaître, films de patrimoine comme par exemple La Strada. Mais pas seulement, on pourra découvrir des grands du cinéma, moins connus, comme par exemple Le professeur de Zurlini avec Alain Delon le 12 mars.

Je parle pendant 45 mn du cinéaste, son époque, sa vie artistique pour donner quelques pistes avant la projection du film.

 

Pourquoi faut-il absolument aller voir une Class'ciné ?

On parle de plus en plus à tort de "vieux films", ce terme a parfois une mauvaise connotation, ça ne nous viendrait pas à l'idée de parler de "vieux tableaux" ou de "vieux livres" ! Mais en réalité, ce sont des films d’une grande modernité.

Ils sont même beaucoup plus modernes que certains films actuels, il y a une prise de risque dans tous ces films. 

Je me rends d’ailleurs compte en allant au cinéma que beaucoup des films récents doivent beaucoup à ces classiques.

La Class’ciné permet de voir des films de patrimoine, classiques, permettant aussi de comprendre le cinéma aujourd’hui. Et bien souvent, beaucoup de cinéastes sont cinéphiles comme, par exemple, Scorsese.

 

Pourquoi faut-il connaître Fellini ?

On va passer La Strada, l’un des films les plus cultes de l’histoire du cinéma ! On peut le mettre à côté des films d’Hitchcock, Scorsese. Fellini est l’un des plus grands cinéastes de l’histoire du cinéma. Il appartient au cinéma italien, qui aujourd’hui à quelque peu perdu de sa superbe malgré quelques résistants comme Nanni Moretti. Ce cinéma italien de l’époque c’était l’un des cinémas les plus vivants, les plus fort. Il y a une réelle diversité d’expression dans ce cinéma.

Fellini, c’est aussi quelqu’un qui a eu plusieurs périodes. C’est une personnalité importante qui a eu tous les honneurs, la Palme d’or ainsi que 4 oscars du meilleur film étranger.

 

Quelles particularités de La Strada devons-nous retenir ?

La Strada, qu’il a tourné avec sa femme, Giulietta Masina, et Anthony Quinn, est un drame bouleversant qui vous arrache des larmes.  Il a eu l’Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1957 et c’est seulement le 3ème long-métrage que Fellini réalise seul.

 Il traverse merveilleusement les époques et mêmes les personnes les plus réticentes au noir et blanc seront conquises au bout de quelques minutes !

 

Et que conseillez-vous pour aller plus loin ?

Les films de Fellini sont très différents, ils présentent sa richesse artistique et l’étendue de son imaginaire. On peut donc voir La dolce Vita, Huit et demi et aussi un film de 1976, Le Casanova de Fellini. Casanova est un personnage que Fellini détestait et pourtant c’est un film grandiloquent, sublime.

De toute façon, dès qu’on commence à mettre un pied/un œil dans la filmographie de Fellini, on ne s'arrête plus !

 

En 3 mots, c’est quoi le cinéma pour vous ?

Je crois que c’est une ouverture sur le monde et une ouverture sur des mondes, sur des mondes de cinéastes et sur des mondes imaginaires.

Le cinéma propose des mondes imaginaires.

C’est une fenêtre sur le monde, cela permet de découvrir notre voisin ; le cinéma, c’est aussi l’altérité.

Dans une salle, c’est bien évident différemment que de voir un film sur un ordinateur, et le rapport qu’on a avec le film, quand on le découvre avec d’autre spectateurs, c'est merveilleux parce qu'il faut rappeler que le cinéma c’est une expérience collective.