Retour sur la Fête nationale du droit

Du 13 au 17 mars 2023, la 7e édition de la Fête nationale du Droit a été organisée à la Faculté de droit de Douai, autour du thème « Le corps et le droit ».

Le procès fictif de l’élixir de jeunesse éternelle

Les étudiants de la Faculté de droit de Douai ont joué un rôle moteur dans l’animation de certaines manifestations qui ont rythmé cette Fête du droit. Le 16 mars, les étudiants du Master 1 « Justice, Procès, Procédures » ont travaillé à la réalisation du procès fictif de l’élixir de jeunesse éternelle qui a été filmé et retransmis en live sur ArtoisTV (accéder au replay). La préparation de ce procès s’inscrivait en marge du cours Éthique et Droit. L’originalité du sujet réside dans les approches scientifiques, médicales, expérimentales, environnementales, juridiques, philosophiques et éthiques du devenir du corps humain sur fond d’allongement de l’espérance de vie, de transhumanisme et de fantasme de la vie éternelle. Deux équipes de quatre contradicteurs ont exposé tour à tour les bienfaits, les progrès, mais aussi les dangers d’un tel élixir afin de convaincre un jury composé d'enseignants de la Faculté : Hélène Duffuler, Tanguy Le Marc’hadour et Fanny Vasseur. Certains étudiants de ce Master ont également réalisé des affiches relatives aux évolutions des lois bioéthiques, aux expérimentations sur l’homme à travers l’histoire de la Seconde guerre mondiale et le procès des médecins de Nuremberg, ainsi que des montages photos sur le camp de Struthof (visité à l’occasion d’un voyage organisé à Strasbourg au début du mois de mars). L’ensemble de ces réalisations sont exposées dans le hall de la Faculté de droit.

Ensuite, trois étudiantes du Master 2 JPP (Séphora Guillemin, Camille Lourme et Maëlle Frémont, avec le concours d'Amandine Rebours) ont animé le 13 mars deux tables rondes sur le thème « le corps de la femme ». Les déclinaisons étant nombreuses, elles ont choisi de traiter d’une part, la maîtrise de la procréation, le droit de disposer de son corps en accédant à la contraception, à l’IVG, mais aussi à la procréation médicalement assistée, et d’autre part, la protection de son corps contre toutes atteintes illicites : violences gynécologiques, obstétricales, certificat de virginité, « corps » arme de guerre, « corps » subissant la guerre avec notamment le recours au viol. Ces thématiques ont été travaillées à l’occasion d’un séminaire dédié à la protection des droits et libertés fondamentaux animé par Valérie Mutelet.

Plus ludique, un concours d’illustration de jurisprudence inspiré des bandes-dessinés "Les grands arrêts illustrés" d'Astrid Boyer a été lancé par Astrid Montigny. Afin d’inspirer au mieux les étudiants, une sélection d’arrêts leur a été proposée. La forme était libre : bande-dessinée, dessin, dessin réalisé grâce aux outils informatiques, frise, tag etc. Les trois réalisations sont elles aussi exposées dans le hall de la Faculté.

L’art oratoire a bien sûr été mis à l’honneur. À l’occasion de la conférence dédiée à la fin de vie, organisée par Fanny Vasseur avec le concours du comité local d’éthique du centre hospitalier de Douai, avec la participation de Christine Metz (doctorante et membre du comité) et d'Anne Simon, s’est tenu le concours d’éloquence organisé par Hélène Duffuler. Ce concours local a mobilisé trois enseignants (Valérie Mutelet, Tanguy Le Marc’hadour et Anne Simon) pour les demis finales, ainsi que deux étudiantes, Kamila Kere et Adèle Rykaczewski, déjà très investies dans la vie culturelle de la Faculté de droit. Les étudiants ont ainsi traité le sujet : « Décider de mourir : un choix, un droit, un interdit ? ». Les candidats ont pu bénéficier de l’expertise de Kamila, lauréate du concours national d’éloquence de l’année dernière à Clermont-Ferrand et des conseils du comédien Franckie Defonte (atelier Théâtre). C’est Aurélien Ego, étudiant en L3 qui a remporté la phase locale du concours.

Les cinq finalistes du concours national d'éloquence

Mais le point d’orgue de cette Fête du droit est sans nul doute le traditionnel concours national d’éloquence au cours duquel les champions de chaque Faculté de droit et de science politique s'« affrontent ». Dix-huit étudiants ont ainsi participé à ce concours. Après avoir été accueillis le 16 au soir par les étudiants de nos associations, lors d’une sympathique soirée à la pizzeria Fata Morgana, le matin du 17 mars, les candidats se sont vus remettre le sujet jusque-là tenu secret : « Le corps peut-il être le support de la liberté d’expression ? ». Les candidats ont bénéficié d’un environnement propice à cette préparation (salles de travail, accès à la bibliothèque, accès au Wifi, impression de leur travail etc.) À l’issue du temps imparti pour la préparation de leur sujet et après la pause-déjeuner, les candidats ont été auditionnés par les différents jurys de sélection au sein desquels ont siégé les doyens présents et la représentante de notre sponsor LEXIS NEXIS. Cinq candidats ont ainsi été désignés, dont Aurélien Ego.

Les finalistes se sont retrouvés devant un jury composé de : Jean-Christophe Saint-Pau (Président de la Conférence des doyens), M. le premier président de la Cour d’appel de Douai, Mme la présidente de la Cour administrative d’appel, M. le Sous-préfet, Anne Fauchon (Doyen de Paris Nord-Sorbonne Paris 13) et Samuel Sanchez (Vice-doyen de la faculté de droit de Nantes) réunis dans la très belle salle du Parlement de Flandres (la Grand’chambre). Les candidats pouvaient, selon leur choix, présenter, soit le texte préparé lors du tour de sélection, soit le texte présenté lors de la sélection dans leur Faculté d’origine. C’est l’UPJV Amiens qui grâce à son duo composé de Augustine Janssen et Yannis Ordon a remporté la finale et ses candidat la somme de 500 euros. Côme Porteu de la Morandière, étudiant à l’université de Lille, second du concours, a remporté la somme de 250 euros. Enfin, Tanïs Jamet de l’Université de Poitiers, troisième du concours, a remporté la somme de 100 euros.  Les 5 finalistes se sont vus offrir de beaux cadeaux de la part de notre partenaire LexisNexis. M. Le Maire de Douai, Frédéric Chéreau nous a reçus à la mairie pour cette remise de prix.

 

En dépit de l’insuffisance chronique des moyens financiers et humains dont souffrent nos facultés, l’organisation de ces manifestations permet sans aucun doute de renforcer la cohésion des équipes, d’impliquer nos étudiants dans des projets ambitieux et originaux de manière plus ludique, de développer leurs compétences, de stimuler leur curiosité intellectuelle, leur esprit d’entreprise et ainsi d’élargir leurs connaissances, tout en parlement de droit autrement : pari réussi à l’UFR de Douai !!!

Que toutes les personnes qui ont prêté leur concours à cette réussite : étudiants, enseignants et personnels administratifs soient chaleureusement remercié !

Fanny Vasseur
Professeur de droit privé
Doyen de l’UFR de droit - Douai