Regards sur le CPER « Anamorphose »

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L’Assemblée Générale du Contrat de Plan État Région « Anamorphose. Le patrimoine sous le territoire et le territoire sous le patrimoine » s’est tenue le mardi 14 Juin 2022, à l’université d’Artois, en salle des colloques de la Maison de la Recherche.

Un Contrat de Plan État- Région (CPER) est un engagement de programmation et de financement contracté par l’État et la Région des Hauts-de-France pour soutenir des projets innovants. Le CPER « Anamorphose », structurant pour l’Alliance A2U (Artois – Université Littoral Côte d’Opale – Université de Picardie Jules Verne), repose sur la collaboration entre 17 laboratoires relevant de diverses disciplines (Sciences Humaines et Sociales, Littérature, Informatique, Écologie Historique,…), et l’Institut de Recherche et Enseignement en Tourisme (InREnT) de l’ULCO, la plateforme « Humanités Numériques » de l’UPJV, la Structure Fédérative de Recherche « Numérique et Patrimoine », le Campus des Métiers et des Qualifications – Métiers d’Art et Patrimoine – d’Amiens et le Campus des Métiers et des Qualifications d’Excellence – Tourisme et innovation Hauts-de-France – du Touquet-Paris-Plage.

Le projet « Anamorphose » invite à jeter un nouveau regard sur le patrimoine ; plutôt que de partir d’une définition a priori et d’une liste de « patrimoines », il s’agira de les aborder par leurs traces résiduelles et imperceptibles, de s’interroger sur la rémanence de patrimoines « invisibles », « disparus », « oubliés », « négligés ». Ce terme « Patrimoine », pris dans son acception la plus large, est avant tout considéré comme une catégorie heuristique. Il nous offre l’opportunité d’expliciter et d’étudier le processus par lequel un objet devient, ou ne devient pas, patrimoine, et cela quelles que soient sa complexité, sa nature (matériel ou immatériel, urbain ou rural, culturel, juridique, architectural, paysager, historique, naturel, et industriel) ou ses incidences historiques et actuelles. Ainsi, les recherches menées dans le cadre de ce projet vont alimenter des réflexions pour élaborer et proposer une définition efficace et effective du « Patrimoine », et également valoriser celui-ci par la production de divers livrables (publications scientifiques et grand public, journées d'études, conférences, spectacles vivants, reconstitutions 3D et mise en place de dispositif de réalité augmenté, animation d'un blog, reportages auprès des équipes de recherche, ...). De nouveaux cheminements touristiques, de nouvelles cartographies du territoire se dessineront ainsi.

Lors de cette Assemblée Générale ont été présentés le logo de Anamorphose, la liste de diffusion et le prototype du carnet Hypothèse. Un point sur son financement et le personnel recruté a été également réalisé.

 

Le carnet Hypothèse dédié au CPER “Anamorphose” a pour vocation de diffuser ses appels à projets, à communication ou à publication ; à faire connaître les recherches menées par les laboratoires et les chercheurs engagées dans celui-ci ; à proposer des textes et captations pour rendre compte des travaux réalisés ; à annoncer les différents temps forts de ce projet (journées de valorisation et de médiation, Assemblée Générale, colloques, séminaires, …) ; et , avec l’organisation d’une veille régionale et nationale, à relayer des publications, des appels à projets de recherche et/ou de médiation, des annonces d’événements, en lien avec les questions du patrimoine et de la patrimonialisation.

Il abritera également un annuaire et une plate-forme dédié aux associations, institutions et laboratoires concernés par cet objet. A terme, il constituera une interface pour ces différentes structures et ces nombreux acteurs, offrant des espaces de discussions et de diffusion des travaux menés ponctuellement (et parfois isolément), afin d’induire une convergence des efforts de recherche et une mutualisation des savoirs et connaissances au service des patrimoines, de leur diffusion et de leur valorisation. Ouvert à un large public, les publications et événements relayés seront adressés autant aux chercheurs, aux étudiants ou aux élèves, qu’aux personnes curieuses et intéressés par les sujets abordés dans ce carnet.

 

Enfin, les lauréats du premier appel à projets ont été présentés aux membres de l’Assemblée. Sur les douze projets déposés, dix ont été retenus :

1 ) « Flandres17 » : Étude et valorisation du corpus des textes, images et archives rendant compte des fêtes et cérémonies réalisées à l’occasion de la conquête des Flandres par Louis XIV entre 1667 et 1687. Ce projet est porté par Marine Roussillon, Maîtresse de conférences de Littérature Française, laboratoire « Textes et Cultures », Université d’Artois.

2) « Sauvegarde d’un patrimoine vivant : le Musée ARGOS » : Soutien aux démarches de préservation, de valorisation et de transmission de l’Association de Sauvegarde du Patrimoine Radiomaritime (ASPR). Le porteur de ce projet est Vincent Herbert, Professeur de Géographie, laboratoire « Territoire, Villes, Environnement & Société », Université du Littoral Côte d’Opale.

3) Le projet « Les logements de l’industrie et les Routes européennes du patrimoine industriel en Hauts-de-France » ambitionne de « rendre visible le patrimoine du logement [de l’industrie] » et de « rendre visible les musées industriels, scientifiques et techniques au niveau européen ». La porteuse du projet est Florence Hachez-Leroy, Maîtresse de conférences HDR en Histoire Contemporaine, « Centre de Recherche et d’Études Histoire et Société », Université d’Artois.

4) « Inviwar. Les polémoforêts : un patrimoine hybride invisible hérité de la Grande Guerre en Hauts-de-France » se propose d’étudier les séquelles environnementales invisibles de la Grande Guerre (destruction et pollution) sur les sols et espèces végétales, et les empreintes des aménagements et usages antérieurs de ces territoires.  La porteuse de ce projet est Déborah Closset-Kopp, Maîtresse de conférences en Écologie forestière, laboratoire « Écologie et Dynamique des Systèmes Anthropisés », Université de Picardie Jules Verne.

5) « Les silences de la mémoire : cartographies sensibles du patrimoine matériel et immatériel autour de la Grande Guerre dans les Hauts-de-France » entreprend l’élaboration d’une cartographie originale, reposant sur les sensibilités de personnes liées aux territoires des Hauts-de-France et à leurs lieux de mémoires. La personne responsable de ce projet est Androula Michael, Maîtresse de conférences HDR, Directrice du « Centre de Recherche en Art et Esthétique », Université de Picardie Jules Verne, en collaboration avec Didier Lemaire, directeur du Campus des Métiers et des Qualifications Métiers d’art et patrimoine Hauts-de-France, et de Pascal Neveu, directeur du Frac Picardie.

6) « Un patrimoine industriel en réhabilitation : les usines Cosserat à Amiens » : projet amorçant une recherche sur les industries Cosserat, son histoire, ses productions, ses évolutions et son devenir. Le porteur de ce projet est Philippe Nivet, Professeur en Histoire Contemporaine, « Centre d’Histoire des Sociétés, des Sciences et des Conflits », Université de Picardie Jules Verne.

7) « De l’entre soi au spectacle : le patrimoine maritime de deux villes portuaires à travers leurs fêtes (Boulogne et Dunkerque aux XXe et XXI siècles) » est une recherche portant sur les pratiques festives propres aux localités de Dunkerque et de Boulogne-sur-Mer, et les différents processus sociaux ou patrimoniaux qu’elles induisent ou qui les influencent. La porteuse est Nathalie Gauthard, Professeure en Arts du spectacle/ Ethnoscénologie, laboratoire « Textes et Cultures », Université d’Artois.

8) « ANTILOPE (ANalyse et Traitement d’Images Lidar sur l’Organisation des Parcs et Enclos de la forêt de Retz) » : projet d’étude des traces de l’occupation et de l’usage passé du sol aux abords du château de Villers-Cotterêts, héritage imperceptible mais déterminant de l’aménagement présent de ce domaine. Le porteur du projet est Jérôme Buridant, Professeur en Géohistoire, Laboratoire « Écologie et Dynamique des Systèmes Anthropisés », Université de Picardie Jules Verne.

9) « Identifier, inventorier et valoriser le patrimoine sportif en région (pays minier, Hauts-de-France, XIXe-XXIe siècles) » : ce projet étudie le processus de patrimonialisation en prenant pour objet des infrastructures (sportives dans ce cas) qui a priori ne sont pas perçues comme « dignes » de relever du « patrimoine ». Le porteur de ce projet est Olivier Chovaux, Professeur en Histoire Contemporaine, « Centre de Recherche et d’Études Histoire et Sociétés », Université d’Artois.

10) « Pour une histoire du handicap à l’époque moderne (XVe-XVIIIe siècle) : rendre visibles les expériences sourdes dans leur environnement, de la Picardie au territoire français ». La responsable de ce projet est Audrey Duru, Maîtresse de conférences HDR en Littérature française du XVIe siècle, laboratoire « Textes, Représentations, Archéologie, Autorité et Mémoires de l’Antiquité à la Renaissance », Université de Picardie Jules Verne.

Si vous souhaitez plus d’informations sur le CPER « Anamorphose », n’hésitez pas à contacter Anne-Gaëlle Weber, sa coordinatrice et responsable scientifique, ou Etienne Clausse, ingénieur d’étude chargé du projet.